jeudi 25 novembre 2010

Les enquêtes de détective Ju


* À lire le soir avec une lumière tamisée, un air de jazz douteux, un chapeau qui cache les yeux et une pipe; et avec une voix rauque...


Tout a commencé il y a deux semaines. Ce n'était qu'un banal vendredi, comme tous les autres. Le soleil se couchait tranquillement qui Rock-Farwest en cette fin d'après-midi. Je balayais tranquillement le plancher de la classe et ne me doutais pas qu'un mystère planait au-dessus de ma tête. Et pourtant...


Entre deux îlots de travail, je mets la main sur un bout de papier, par terre. Un vulgaire message perdu. Aucun doute : c'est un modèle que je leur donne pour écrire : ça vient de ma classe. L'écriture maladroite est presque illisible...


Veux-tu *faire* avec moi ? Oui ou Non.


Étrange demande. Mais est-ce bien le mot faire ? Est-ce seulement moi qui a l'esprit tordu d'y voir quelque chose de louche ? Je sors ma loupe...


Veux-tu *fouré* avec moi ? Oui ou Non.


Je m'étouffe. Non d'une pipe !?! Mais qui donc a écrit cette vulgarité ? Quoi !?! Je m'étouffe une seconde fois quand je remarque que le mot Oui est encerclé...


Qu'à celà ne tienne ! Je mènerai mon enquête et je compte bien trouver le coupable... Il est temps de condamner les idées vulgaires de ma classe !


Lundi matin, interrogatoire privé pour 6 suspects. Un est louche, mais quand il fond en larmes en m'apprenant que son oncle est mort la veille, mon doute se change en pitié. Erreur de détective au coeur tendre...


Je ne connais toujours pas le coupable. J'encourage l'honnêteté et... la trahison. Aucune preuve incriminante. Je décide de laisser aller le temps et prive les suspects d'écrire sur mes modèles de papier à mots doux. "Tant que nous ne connaîtrons pas l'auteur de ces vulgarités..." Les regards intrigués fusent de toutes parts. Tous se regardent d'un air louche...


Une semaine passe, puis deux. Les plaintes se font de plus en plus répétitives... Quand donc pourrons-nous réécrire des mots doux Détective Ju ? "Pas avant de découvrir le coupable..."


Je n'en laissais rien voir, mais j'étais dans une impasse... Devrais-je utiliser la menace ou pire... la torture pour arriver à mes fins ? Devrais-je tirer un trait sur cette enquête et m'attendre à ce que le coupable ne récidive pas ? La défaite me semblait amer...


Avec les bulletins et les rencontres de parents, je mis le dossier de côté, sans le fermer vraiment. C'est toujours au moment où l'on s'en attend le moins que les événements se bousculent.


Hier, 19h48 : la mère de A. me montre un second message suspect attrapé dans le sac de sa fille. Celui-ci, d'une vulgarité encore plus crue...


Est-ce que je peux toucher ton vagin ? Oui ou non.


19h49 : deux bonnes nouvelles. D'abord, la mère m'apprend l'identité de l'élève B. Ensuite, A. n'a pas répondu à B., mais a répondu avec conviction à sa mère sa réponse : nooooo.


Moment de soulagement...


Ce matin, 8h41 : j'invite les élèves à fermer les yeux pour laisser une dernière chance au coupable de se dévoiler en tout anonymat. Personne.


8h43 : j'informe les élèves que je connais l'identité du coupable et qu'il s'agit maintenant de sa vraie dernière chance de se manifester. Toujours personne.


Haha... Le coupable ne me croit pas quand je dis que je connais son identité.


12h47 : je décide de fouiller son pupitre question d'avoir d'autres preuves potentielles. Je récolte au moins 10 "Veux-tu me donner un bisou sur la bouche ?" et 3 "Veux-tu faire l'amour avec moi ?" Que de preuves extraordinaires !


12h54 : Un doute me vient à l'esprit... Et si C. était également coupable ? Je vais fouiller son pupitre. J'y retrouve autant de preuves... dont une inculpabilisant également D...


12h58 : Je fouille le pupitre de D. et y trouve également des preuves dont un "T'es belle avec des bigs mamelons." Et un "Si il te touche, je lui casse la gueule !"


Ouf... C'est plus de preuves que j'en demandais.


15h25 : Je garde B. C. et D. durant la récréation. Mis devant les faits, ils avouent tout, la mine basse. Une discussion plus tard, une réflexion à faire signer à la maison et un appel aux parents, l'histoire est résolue.


Encore une enquête réussie de détective Ju.


Heureuse que le mystère ne planne plus, mais désillusionnée de la naïveté de ses élèves. Traumatisée aussi. 2e année seulement et déjà...

mardi 23 novembre 2010

La côte de la moooooort !

Une légende raconte que mon grand-père paternel détestait tant les chats qu'il était capable de faire un détour avec son char pour en frapper un sur son chemin... J'ai jamais su si c'était vraiment tout à fait vrai ! Ma grand-mère semble mal à l'aise avec l'histoire et mon père plus ou moins fier alors... J'ai jamais osé aller au fond de l'histoire.

Ça m'a fait pensé à lui tantôt quand j'ai monté la côte de ma rue. Lire ici côte de la moooooort !

Maudite côte traître, quand tu viens juste de virer après avoir descendu l'autre rue qui tourne en même temps. Heum... Dur à expliquer, mais en tout cas ! C'est là que j'ai fait mon tout premier 180 degrés par un beau soir glacé d'hiver. C'est tout dire.

Alors je m'en venais tantôt en auto, pressée que le maudit par une vessie explosive, en criss après un élève qui m'a volé et mentit en pleine face et incapable de sublimer dans la musique puisque les cordes vocales radiophonique de Rose-Fauve sont mortes. Néanmoins, je roulais pas trop vite.

Il faisait pas mal noir, même si y'était à peine 17h15. Maudit novembre !

À peine tournée sur ma rue, sors du faussé un sacrament de chat lette. Ha pis mouillé aussi. C'est encore pire. En fait, c'est le même criss de chat lette que je vois presque tous les jours pis que je me dis "Y va finir par se faire frapper lui !!!". Ben le v'là qui se pitche devant mon char pis qui s'arrête pour être sûr que je le frappe. Ben centré en plus.

"J'espère tu l'as frappé !!!" que mon chum s'exclame. Ben non, même pas. L'adrénaline de ma frustration de prof m'a fait arrêté sec dans un crissement de pneu. Iiiiiiiiii !

J'ai presque regretté... Il s'est poussé aussitôt que j'ai freiné. Merde. Trop tard pour changer d'idée et lui passer dessus.

Grand-papa, je l'ai peut-être pas écrasé et je ne suis peut-être pas à ta hauteur de frappeux-de-chat, mais je te dédis quand même ce presqu'accident.

Et qui sait, peut-être que demain, quand je tournerai le coin de la côte de la moooooooort......

lundi 22 novembre 2010

Dehors novembre

Aujourd'hui, ça m'a frappée. On est rendus fin novembre. Novembre. Le mois sans lumière, le mois déprimant, celui où il se passe rien à part peut-être mouiller. Ha... Il fait frette aussi, mais y'a même pas la bonté d'avoir de la neige. Novembre, c'est platte à mourir. Ark.

D'habitude, je redoute son arrivée à novembre dès la mi-octobre. Mais là, nous v'là le 22 pis j'ai rien vu passer. Je m'en étais pas rendue compte. Ça a passé vite avec ma classe, les bulletins et tout le tralala.

Alors à soir. BANG ! On dirait que tout le poid du mois de novembre m'est tombé dessus. Fatigue, morve au nez, temps dégueu, pas le goût de cuisiner, rien de bon à la télé, appart trop petit, ennui, ordi qui bogue, trop chaud, trop froid, pas de position, HAaaaaaaaa ! Ça dégénère un peu...

Hum... Quel jour sommes-nous ? Ho... Déprime saisonnière ou déprime hormonale ? En tout cas !

Merde ! J'ai manqué occupation double : là j'aurais pu bitcher allègrement sans faire suer mon chum qui comprend pas trop pourquoi je le boude (moi non plus d'ailleurs). Oups...

Je vais aller me réconforter avec La Galère debord. Et compter les jours avant que novembre finisse.

Dehors novembre.