J'ai tué ma mère

J'ai tué ma mère. En un film, 1h50 à peine, j'ai retombé durement dans une partie de mon adolescence. Je ne vous le cacherai pas, ça a fait mal. (Mais curieusement, pas tant. L'inconscient est rusé à tout refouler...)

J'essaie de digèrer le film peu à peu, de passer par-dessus toutes ces émotions qui me collent encore à la peau, malgré moi. C'est chiant.

L'amour et la haine entremêlés. Cette Mère qu'on attend impatiemment de quitter, mais de qui on attend tout à la fois.

La rage qu'on crit à s'époumonner. Le mur infranchissable qui se forme, un peu plus chaque jour...

Tous ces petits détails, anodins, qui savent mettre dans tous ses états. Cette façon de manger en se barbouillant les lèvres, en claquant des dents, en mastiquant trop rapidement, exagérément. La façon d'éternuer ou de s'habiller ridiculement.

Des promesses lancées, souvent masquées. Des paroles et des gestes que l'on croit être sincères, mais qui se révèlent mensonges. Des sermons ou des morales ridicules qu'on entend pour la millième fois.

L'autre qu'on prend comme acquis. Le non-respect qui devient violence. L'impuissance et le désarroi.

Le vase qui déborde... Les yeux bandés, les oreilles bouchées, la gueule qui gueule. Le coeur en miettes.

Être piégé à aimer quelqu'un qu'on arrive pas à aimer. Et se sentir mal aimé, mais quand même, aimé.

"Qu'est-ce que tu ferais si je mourais aujourd'hui, hein ???"


"...

Je mourrais demain."