C'est beau du verre brisé. Dans une pièce sombre avec des éclairages multicolores au laser, c'est encore plus beau. Quand c'est brisé sur un sol épais et caoutchouteux, le scrounche que le verre fait en se brisant est sublime. C'est un peu comme le scrounche que font les ciseaux quand ils découpent un tissus épais. J'aime ça. Dans un bar, faut bien tenter l'oreille pour l'entendre : c'est assez subtil comme bruit avec le boom-boom.
Je trouvais ça beau moi. Tous les petits morceaux de verre brisé. Comme de petits glaciers gémissant qui semblent être sur le point de fondre, mais qui ne fondront finalement jamais. Ça scintille un instant, puis après ça rappelle la gadoue au printemps.
Mais le gros méchant doorman, il n'aimait pas ça lui. Et il m'a fait de gros yeux. Il ne comprenait pas toute la poésie du verre brisé.
Alors j'ai arrêté de faire rouler des verres par terre. Tant pis pour lui.
J'aurais dû lui tirer la langue. Dommage que l'alcool m'enlève ma rapidité d'esprit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire